jeudi 29 novembre 2012

Petite disgression sur les religions et... la mondialisation...

A la cathédrale de Mandalay, nous rencontrons le Père Edmond qui prend le temps de nous accueillir. Nous nous sentons "chez nous" et heureux d'appartenir à cette Eglise Universelle, qui rassemble, unifie, fédère au-delà des différences. "Une même Foi, une même Espérance, un même Seigneur". 

Les chrétiens représentent 4% de la population dont la plupart sont des Baptistes, évangélisés au XIXè siècle par des missionnaires anglo-saxons. Les chrétiens sont tolérés, mais ils sont sous pression de la junte, qui reconnait sept ethnies birmanes mais qui cherche depuis des années à les uniformiser. Le processus de "birmanisation", entrepris par la Junte, suppose l'adoption du bouddhisme, religion nationale. Leur arrachement à une religion "de l'extérieur" leur vaut donc des ennuis, notamment pour l'ethnie Chin, dans le Nord Ouest du pays (principalement Baptistes). 

A lire et à découvrir dans "Eglises d'Asie", site d'information très documenté et passionnant des Missions Etrangères de Paris (MEP) : http://eglasie.mepasie.org/


Ce pays est très religieux, très croyant. Partout des pagodes, des monastères et des moines ou moniales, nourris et respectés par la population. Comme au Laos ou en Thaïlande  les hommes peuvent faire un "stage" de quelques jours, semaines, mois ou années dans un monastère. Cette imbrication de la religion dans la vie publique et privée est impressionnante  pour nous occidentaux qui vivons dans des cultures a-religieuses voire parfois antireligieuses. Peut-être devrions nous parler de sociétés "post-religieuses"... le débat est ouvert !





Notre découverte du bouddhisme qui façonne les pays que nous traversons depuis trois mois, est progressive, mais reste, évidemment, superficielle. Toute la famille est impressionnée par la "religiosité" et son aspect "cultuel". Nous prenons tous plaisir à suivre ces files de moines, à visiter ces monastères, à nous déchausser humblement, à offrir des fleurs, à respirer la sérénité des pagodes. Mais, en tant qu'étranger, "en transit", il nous est difficile d'en percevoir - au-delà de ces rites - l'intériorité et la spiritualité et donc toute la substance. En tant que croyant, nous nous sentons proches de ces croyants mais le partage et la découverte sont encore trop rares. 

Le dialogue des cultures et des religions, auquel nous sommes attachés, suppose de bien connaître l'autre, sans, bien sûr, renoncer à ses convictions et à ses croyances. Notre voyage "initiatique" nous ouvre des portes, en espérant que nous aurons le temps et la disponibilité pour des découvertes plus intenses. 




Par contre, nous constatons la nouvelle "religion mondialisée", le FOOTBALL, qui s'impose désormais à tous. Il a ses temples (chaînes de télévision), son rituel (matches du weekend); ses exégèses (les commentateurs); ses zélotes (les sponsors), son messie (Lionel, bien entendu), et enfin ses saints (notre Zidane national et retiré des stades reste le "sésame" le plus souvent invoqué quand on annonce que nous sommes français). 



Pas un restaurant, pas une gargote sans télévision allumée qui retransmet des matches des championnat européens (principalement anglais ou espagnols) où tel ou tel poster de stars qui vantent la bière locale... Et ces peuples, si calmes, tout en intériorité, qui jamais ne crient, ne perdent le contrôle ou la face... tout à coup hurlent pour un but ou une belle action ! Envoutés !