samedi 8 décembre 2012

Lac Inle... Encore mieux que mieux !



Lac Inle

On s'attendait à quelque chose de superbe... et c'est encore mieux.

Une première journée entière sur le lac à découvrir la méthode de pèche et les jardins flottants de la minorité Intha ("les fils du lac"), une communauté de 170.000 personnes.

Cette ethnie s'est installée sur le lac fuyant vraisemblablement les guerres entre les royaumes de Siam et de Myanmar il y a quelques siècles.

Cependant, à leur arrivée, la place était déjà prise par l'ethnie Shan. Ils ont alors adopté un nouveau mode de vie lagunaire autour de la pèche et de la culture de petits jardins. Ils excellent donc dans la culture des primeurs.





Le lac Inle, à une altitude de 885 mètres, est recouvert â certains endroits d'une sorte de hyacinthe d'eau. Les Inthas ont eu l'idée de les recouvrir de terre et de les cultiver en maraichages et potagers. A certains moments de l'année, ils fournissent jusquà Rangoon.

De vrais jardins potagers sur l'eau. Pour la pèche, comme ils ont besoin de leurs bras pour lancer les filets et les récupérer, ils ont adopter l'originale manière de pagayer avec un pied. On dirait un pas de danse au ralenti.D'ailleurs, Louis Vuitton s'en est inspiré dans une de ses publicités. 
Le lac n'est pas profond (maximum 5 mètres), ils ont donc créé des filets à l'intérieur d'un cône en bambou de deux mètres qu'ils plongent dans l'eau jusqu'aux algues. Avec un autre long bambou, ils décollent progressivement le filet du cône pour qu'il se referme et secouent la vase et les algues pour faire sortir le poisson avant de remonter le filet. Méthode ancestrale qui évite d'épuiser les ressources halieutiques du lac, et notamment une espèce endémique, la carpe locale.




Notre journée sur le lac a été bien remplie avec plein de visites : marchés, monastères, orfèvres, fabricant d'ombrelles en papier, tisserands... et même découverte des "long neck", rebaptisées par Guillemette, les femmes-girafes et par Augustin, les chameaux.

Cette ethnie vit généralement plus au Nord, dans le triangle d'or. Dès l'âge de 15 ans, on leur fait porter des colliers en or massif, tous les 5 ans, on rajoute 5 anneaux pour environ une vingtaine de tours, soit prês de 15-20 cm. Elles portent crânement ces bijoux et ne peuvent plus le retirer. Il fait partie intégrante de leur corps.

Nous découvrons aussi un artisanat "mondialisé", au plus près des goûts de la clientèle. Ainsi, parmi les classiques figurines, on découvre des petites crèches ! Papa doute que cet artisanat soit réalisé localement. Il se souvient de l'amie de Lucile, Stéphanie, qui fait produire à Bali des meubles. Ses fournisseurs B
alinais fabriquent aussi l’artisanat... esquimau ! Made in World !



Fabtique de cigares à l'anis et à la citronelle

Ces dernières années, une mauvaise gestion a eu pour conséquence que le lac a perdu 30% de sa superficie. ("Justine, comment calcule-t-on la superficie ? oh papa, ça va ! aujourd'hui, c'est dimanche !"),

La région souffre aussi d'un énorme déficit en gestion des ordures... Les notions de développement durable sont encore assez timides dans ce pays et il faut craindre un développement non ou mal planifié dans les prochaines années.

Au niveau touristique, nous rencontrons un nouveau zélandais, au prénom "imprononçable pour un français" ("doń´t even try !"), Keith, qui est en train d'anticiper une offre touristique conjointe entre Birmanie et Chine (Yunnan), digne d'un décollage imminent,

Petite pensée pour le grand cousin Jean-François qui nous a alertés et initiés à cette problématique d'adaptation, de rareté et de mutation... Malheureusement ses constats prophétiques et scientifiques s'accélèrent inversement proportionnellement à la prise de conscience collective et personnelle...