Notre superbe copine, Véro, nous avait mis en contact avec
une ONG, RUPANTAR, qui intervient sur le social et le culturel dans les régions
les plus pauvres du pays… Le centre de gravité de leur intervention est dans le
Sud du pays, zone vulnérable et extrêmement pauvre.
Après notre séjour dans les Subardans, nous sommes donc
restés à Khulna, pris en charge par l’incomparable et très dévoué Kortik,
program manager de Rupantar. Nous sommes logés dans un grand bâtiment créé par
un révérend américain qui a monté une ONG, CSS. Les enfants bénéficient d’un
parc bien aménagé avec cerfs, biches, singe. Très agréable de découvrir cette
capitale régionale dans ces conditions.
Le lendemain, les enfants ont assisté et participé activement à deux journées d’atelier théâtre qui regroupaient une vingtaine d’enfants de leur âge.
L’atelier s’est ouvert par les hymnes nationaux et il nous a fallu chanter La Marseillaise qui s’est terminée en « la, la, la », faute d’en connaître les paroles au-delà du 1er couplet ! Nous étions fiers d’être sollicités mais vraiment honteux de ne pas en connaître plus de couplets !
La 1ère journée était plutôt consacrée à la formation sur les techniques théâtrales et notamment le mime et le « body language ». La 2nde journée, les enfants ont préparé une pièce d’une demi-heure qu’ils nous ont présentée, devant une trentaine de parents, en bengali avec quelques mots en anglais. Absolument génial !
Après une première période de réserve et de timidité, nos quatre aînés se sont tous investis dans la naissance de cette « œuvre » qui reprenait un conte universel entre un tigre dangereux et un renard plus malin !
Une initiation au théâtre, en langue bengali, ça pourrait devenir très « trendy ! ».
Le soir, Rupantar, nous a offert une représentation, pour nous seuls, de chansons et danses créés et récités autour de thèmes sociaux. Nous avons particulièrement apprécié, le recours au support de dessins qui défile au gré des chansons et qui illustre les situations mimées.
Inspiré du théâtre de l’opprimé, de Paolo Freire et Augusto Boal, que nous avions découvert et expérimenté au Bénin et en Haïti (notamment dans la lutte contre le Sida ou pour des activités d’éducation à la santé), le projet de Rupantar vise à former les enfants comme agents de changements et acteurs de développement. Ils interviennent donc sur différentes thématiques sociales (santé, éducation, droits des enfants, non-violence, règlement de conflits et culturels (prévention et préparation aux catastrophes). Le soir, dîner avec les acteurs et échanges de techniques de drapés vestimentaires. Très touchant au début de chaque représentation il y a un échange de fleur, et à sept nous repartons toujours avec l’équivalent d’ un bouquet !!!