samedi 8 décembre 2012

Bagan, éblouissante et unique


Peu de sites offrent cette impression de sérénité… 4.000 temples, pagodes ,stupas  en brique rouge sur 42km². Ahurissant et Exceptionnel.




La végétation est pauvre, sèche, avec des arbustes piquants. Tous les arbres ont en effet disparu au XI-XIIIème siècle pour construire ces milliers de temples. Le bois était utilisé pour construire des briques rouges avec de la terre latérite. Il y aurait au XIII  jusqu’à 13.000 temples dans 11 villages pyu.




Ces milliers de temples sont donc, à la même hauteur, visibles, en enfilade, se cachant les uns et les autres…  On peut le parcourir à vélo, en calèche, voire en montgolfière (pour d’autres budgets que le nôtre). A toutes les heures de la journée, et spécialement au lever et au crépuscule, c’est fabuleux.

Une visite au Musée Archéologique nous apprend, que chaque temple a sa propre architecture. On pense à nos amis architectes et particulièrement Issam, toujours très curieux des techniques ancestrales ou notre beau-frère Laurent, architecte des Monuments Historiques…










Dans ce musée, nous découvrons la  « rosette » birmane, un petit obélisque de deux mètres de haut qui date du XIIIème siècle,  qui a été découverte à la fin du XIXème siècle. Sur chacune de ses quatre faces, il y a la même chronique, écrit et rédigée en quatre alphabets et langues différentes. Imaginez les Champolions locaux à cette découverte ! Fabuleux trésor !








Ce paysage aride rappelle aux parents, l’Afrique du Golfe de Guinée et ses termitières de la même couleur. Le site a résisté au temps, aux intempéries et même au tremblement de terre de 1975 qui a cependant fragilisé certains édifices.

L’UNESCO, a fait un travail remarquable de réhabilitation, même si ils ont refusé pour le moment d’inscrire ce site (et les autres sites birmans) au Patrimoine mondial de l’Humanité, pour ne pas encourager ou supporter la junte militaire qui a édifié un tour inutile au cœur du site.

Cette même junte a fait « évacuer » il y a quelques années, toute la population qui vivait dans cet espace et a construit un new Bagan à quelques kilomètres du site. Ces méthodes rudes ont eu cependant l’avantage d’avoir protégé durablement le site, qui était la proie des pillards, où chacun venait se servir.

Chaque temple ou stupa héberge un bouddha. Les plus grands temples (Thatbyinnyu, Ananda, Shwesandaw) hébergent quatre statues de plusieurs mètres chacune (jusqu’à 9 mètres) aux quatre points cardinaux  : 


1) Un grand Bouddha souriant en pierre ou couleur doré avec un sourire de béatitude, son regard vers le bas et l’humanité ; 
  1. 2) Deux statues du Bouddha en pierre, se tenant la main, qui évoquent la « naissance du Bouddha » ;
3) Une autre grande statue du Bouddha, assis en situation « Sakyamuni » d’écoute, de prêche et de partage ; 

4) un Bouddha allongé d’une dizaine de mètres, le représentant au « nirvana ».



Même si certaines pagodes accueillent encore des moines et des pèlerins bouddhistes, Bagan nous rappelle aussi Angkor avec ce questionnement de la naissance, de la vie, du développement et la disparition d’une civilisation d’une grande richesse. C’est grandiose mais aussi assez perturbant...