dimanche 23 décembre 2012

A la découverte de la vielle ville de Dhaka

Après une journée relax, nous rouvrons… les cours du CNED : code de la route pour Augustin (pas toujours facile d’expliquer le code de la route dans un pays où tout est permis et où la puissance du klaxon décide des droits de chacun !) ; Découverte de ces maudits COD et COI pour Justine (« pourquoi ça s’appelle complément d’objet, ça veut rien dire !», « Effectivement ! » répond le papa.) ; Développement du Littoral en géographie (ça c’est encore clair et facile !) et découvertes des Métamorphoses d’Ovide pour Guillemette (« Mais pourquoi, ils vous font étudier ces œuvres ? » se questionne le papa !) et évaluations pour Maguelone sur l’histoire de l’art et sur les projets mégalomanes des nazis et des communistes au siècle dernier !

Cimetière chrétien du XVIè siècle
Nous en profitions pour organiser les prochaines étapes en Inde. Nous sommes totalement dépendants d’Internet et du Wifi pour la préparation de notre séjour. La logistique de Véronique est donc bien sollicitée, notamment Lipou, son chauffeur qui fait les 3 heures de queue pour nous acheter les billets de train Dhaka-Calcutta. On ne se souvient plus vraiment de comment on faisait il y a quelques années, sans Internet !

Nous saluons une dernière fois Lenka qui rentre en Europe pour quelque temps et pour d’autres projets…

Le lendemain, grâce au networking de Véronique, nous nous levons de bonne heure pour découvrir la vielle ville de Dhaka. Le vendredi matin, jour de prière est le seul jour où l’on peut s’aventurer au cœur de la ville sans craindre d’être pris dans des embouteillages monstres et interminables.
Mausolée Moghol

Accompagné par Taimur, incomparable guide et militant de la préservation des vielles bâtisses, nous découvrons plusieurs espaces et bâtiments vraiment insolites.

Le cimetière chrétien qui date du XVIème siècle, soit bien avant la colonisation des Britanniques, avec ses mausolées moghols. Un véritable havre de paix au milieu d’un quartier qui fourmille. Evidemment les enfants jouent à « tombe perchée » !

Le jardin botanique qui a accueilli le grand poète Rabridranah Tagore dont les poèmes ont été retenus pour les hymnes nationaux indiens et bangladeshis ! Le jardin est colonisé par des chauves-souris et assez mal entretenu au grand désespoir de Taimur qui nous raconte que les plantes sont vendues par les gardiens.

Visites de quelques maisons préservées et la India street, tellement animée par une célébration, haute en couleur et en musique pour un stop tchaï et chapati.


Tombe arménienne XVIIè
Enfin, nous découvrons une église arménienne préservée depuis le XIXème siècle. Incroyable de voir et de suivre le parcours de ces arméniens qui ont accompagné le développement du commerce de la jute dans cette région. Nous pensons à nos amis rencontrés en Arménie, il y a plus d’un an et à ceux du Liban.

Nous avons vraiment profité de ce retour dans le passé grâce à la personnalité très engagée de Taimur et de sa dizaine de volontaires qui l’accompagnent et qui ont passé la matinée à courir après…  Timothée, dans les ruelles et à surveiller la troupe d’enfants ! Très relaxant pour véronique, Lucile et Bruno, d’avoir 10 baby sitters !

Nous sommes admiratifs du combat de Taimur pour la préservation de l’environnement. Son combat est rude et semble « perdu » d’avance… La destruction des ultimes « poches authentiques » qui résistent est malheureusement inexorable…  Et pourtant, chaque samedi matin, Taimur fait découvrir à un petit groupe d’affiniados un nouveau quartier. Cette lutte, cette énergie et cette volonté nous interpellent vivement ! Nous pensons à notre amie Laura et à notre beau-frère, Laurent, impliqués sur des projets de préservation du patrimoine, qui malgré la crise et des moyens de plus en plus réduits, peuvent toutefois s’appuyer sur des politiques nationales et locales de protection et de valorisation du patrimoine.


Le temple rose

Dans l’après-midi, Véronique nous sort une nouvelle surprise de son programme en nous offrant une « croisière » sur le fleuve entre ferries et autres embarcation de fortune. On se croirait à Benares où des milliers de personnes vivent, travaillent et se baignent dans une eau noire qui pue vraiment. Impressionnant ! Nous passons devant le Temple rose qui nous interpelle sur la grandeur de Dhaka il y a deux siècles.

Le Parlement



Nous achevons notre superbe découverte en passant devant le Parlement, œuvre de Louis Kahn. L'un des plus grands Parlement au monde, après celui de Bucarest. Très bel ouvrage !

En fin d’après-midi, nous allons nous équiper en vêtements, polaires, pull pour affronter dans quelques jours le froid de Darjeeling. Ces vêtements sont produits localement pour les plus grandes marques européennes.

Festival dans la India street




Chaque journée apporte son lot  d’étonnements et d'émerveillement. Parfois extrêmement  éprouvant, parfois fatiguant nous réalisons à chaque fois la chance que nous avons d’être là.



Gabriel, si attachant, si généreux, si vrai !