Le 20 novembre
Yangon-Mandalay : on découvre le train de nuit birman
et on est totalement séduits. Ici, pas de recherche de rentabilité : un
compartiment très large et seulement 4 couchettes très grandes qui peuvent accueillir
presque deux personnes.
Un autre compartiment à côté, avec seulement deux couchettes
et une table au milieu. Du coup, il n’y a que 6 compartiment pour tout le
wagon.
L’intérieur est en bois, le ventilateur fonctionne, mais il
semble d’un autre âge, les fenêtres sont toutes ouvertes, sans barreau (« faites gaffe à Timothée ! »). L’allure,
sur ce tronçon est relativement rapide, entre 40 et 60 km/h. Tout nous donne l’impression
de voyager en décapotable. !
On oublie donc la course contre le temps, pour s’enfoncer
dans cette Birmanie merveilleuse. Les birmans, à la vue de nos enfants, penchés
à la fenêtre, nous sourit, nous blague…
Le compartiment « upper class », assis est aussi très spacieux, avec siège inclinable. Des petits édredons sont proposés aux clients ainsi que des bandes dessinées qui se louent à l’heure. En permanence, des femmes et des enfants proposent quelque chose à manger, à chiquer, à croquer, à boire…
Mais, ce qui nous marque le plus, c’est le bruit. Les wagons
« sautent » réellement sur les rails. D’ailleurs, le lendemain, nous
apprendrons qu’un autre train à dérailler. Rien à craindre, avec la vitesse, il
sort juste des rails et tout repart un peu plus tard.
Il y a un bruit infernal, métallique qui nous empêche de
parler, tellement fort que nous nous mettons des boules Quiès pour tout le
voyage… Timothée peut crier, personne ne peut l’entendre !
Les paysages sont magnifiques, tellement simples, des
maisons entourées de rizières. Nous traversons des villages qui semblent perdus
avec des gares du début du XXè. Mais la population semble tellement pauvre.
Comme partout, sur ce continent indien, les rails servent aussi de toilettes
publiques. On imagine l’insalubrité des villes traversées par ce chemin de fer.
Les enfants travaillent : récupération de plastiques, vente, petit artisanat.
La Birmanie a d’ailleurs très souvent était condamnée pour le travail des
enfants qui ont été mobilisés, par la junte, pour des grands travaux...
On s’offre, en famille, un dîner dans le salon restaurant.
Tout le monde se déplace pour nous offrir une table pouvant nous accueillir.
Tout le monde parle, blague et touche les deux garçons… Augustin, qui a trouvé
un nouveau public captif, se régale de grimaces et de discours mimé ! Un
homme lui oriente même sa chaise pour que tout le wagon en profite !
On se régale, après trois jours de voyages, où nous n’avons
pas pu profiter d’un vrai repas. Mais comment peuvent-ils cuisiner dans ces
mouvements du train permanents et imprévisibles. Enfin du riz et des plats
cuisinés ! Et on retrouve avec grand plaisir nos baguettes abandonnées au
Laos et en Thaïlande ! (Il ne manque que le champagne pour un vrai repas
de fête !).
Sur tous
les wagons, il est écrit « Warm
welcome and take care of tourist ». On se sent accueilli, attendu.
Quel plaisir !
Et au petit matin, en arrivant sur Mandalay, à partir de 5 heures,
des milliers de moine, en file indienne, le long des rails qui partent à la
ville pour mendier de la nourriture pour tout leur monastère… Instants magiques !
En descendant, on a le « mal de train » et on part
en camion-taxi pendant deux heures dans la ville, où le moyen de locomotion officiel est la calèche ! Retour dans le futur !