lundi 1 juillet 2013

Vilnius... la baroque

Après Tallinn l’Hanséatique, Riga et son Art Déco, nous découvrons, sous la pluie, Vilnius la baroque. Vilnius est la ville baroque la plus au Nord, bien éloignée de ses racines transalpines…


Premier pays catholique de notre itinéraire, la Lituanie et sa riche histoire de 800 ans a été le dernier pays européen à être christianisé au XIIIème siècle.
En 1386, un mariage entre le grand-duc de Lituanie, Jogaila et la princesse de Pologne, Hedwige crée ainsi l’Union de Pologne-Lituanie qui aboutira en 1569 à la création de la République des Deux-Nations. Cette union conduit à une forte acculturation polonaise. Le Grand Duché de Lituanie perd alors peu à peu de son autonomie dans la fédération jusqu'à être complètement intégré à la Pologne en 1791. A la fin du XVIII, avec le partage de la Pologne, la Lituanie est alors intégrée à l’empire russe jusqu'à son indépendance en 1918.
La nouvelle république disparaît une nouvelle fois en 1940 par l'occupation de l’URSS au début de la Seconde Guerre Mondiale et conformément au pacte germano-soviétique d'août 1939. Puis pendant quatre ans (1941-1944), le pays sera sous occupation allemande de quatre ans qui exterminera la totalité de la communauté juive, une des plus importantes d’Europe. Au XVII et XVIIIème siècles, Vilnius était un des centres d’études hébraïques les plus réputés du monde. Vilnius était d’ailleurs appelée la « Jérusalem du Nord ».
La Lituanie est ensuite à nouveau absorbée par l'URSS de 1944 à 1990. Sa résistance au communisme a été tragique et exemplaire. Pendant huit ans plusieurs dizaines de milliers de militants vont se battre contre l’occupant, en espérant en vain, une aide de l’Occident. Epuisés, vaincus, les survivants seront exilés en déportés en Sibérie.
Prison du KGB
Centre d'écoute du KGB
Le musée du Génocide, unique musée dans un des anciens pays de l’URSS qui revient sur cette période, raconte cette occupation et la résistance nationale. Il est d’ailleurs logé dans l’ancien bâtiment du KGB et a préservé en l’état les pièces, et les cellules et a pu reconstituer quelques archives. L’Eglise catholique lituanienne a payé un très lourd tribut à la répression.

L’édifiante « Colline aux croix », où nous n’irons pas par manque de temps nous le rappelle. Régulièrement les soviétiques détruisaient cette colline centenaire, recouverte de milliers de croix de toutes sortes, et le lendemain, les croix réapparaissaient toujours plus nombreuses.
En 1989, La Lituanie est le premier pays, membre de l’URSS, a se lancer dans la reconquête de son indépendance, pacifiquement et aussi en chantant ! La fameuse chaîne humaine qui a rassemblé un million et demi de baltes sera initiée de Vilnius… Il faudra cependant attendre la chute de l’URSS pour que son indépendance soit reconnue par Moscou.

A cet égard, leur épique victoire en Basketball – sport national - en 1992, aux Jeux Olympiques de Barcelone, pour la médaille de bronze contre… la Russie a valeur de symbole national et a été fastueusement fêtée.
La République de Lituanie est membre de l’Union Européenne depuis 2004 et fait partie de Schengen depuis fin 2007. Elle devrait adopter l’Euro dans les années à venir. Quelle revanche sur l’histoire récente !

Nous avons la chance de découvrir la ville avec Leva, une bonne amie de la famille élargie, croisée dans notre Aveyron. Les retrouvailles se font devant l’imposante cathédrale baroque. On en pouvait rêver mieux pour nous faire découvrir quelques authentiques recoins de Vilnius. Son sourire si contagieux compense largement la pluie qui redouble !

Pétillante, généreuse et francophone, nous commençons notre découverte avec Leva par les restes du château sur la colline d’où s’offre la plus jolie vue de la ville. Une multitude de clochers et de façades pastels, que les lituaniens comparent à Florence. La très rare église Saint Anne de style gothique en brique rouge. Une amicale pensée à la si unique marraine de Timothée !

Puis, nous visitons l’université, les trésors cachés des églises, des rues dédiées aux artistes, et notamment la République d'Uzupis - assez pâle copie de Christiansen à Copenhague - et enfin la porte de l’Aurore qui abrite une vierge dorée miraculeuse, haut lieu de pèlerinage.

Pour finir, nous nous régalons de la savoureuse et nourrissante cuisine lituanienne, notre préférée des pays baltes.
Au petit matin, nous sommes tous réveillés en sursaut par un bruit sourd puis par des hurlements… Justine vient de tomber sur la tête du lit superposé qu’elle partageait avec Augustin. Pendant tout le voyage, la répartition des lits s’est bien passée. Justine préférant les hauteurs ! Cette nuit là, elle révait qu’elle volait comme les cigognes aperçues sur les clochers dans ces pays baltes ! Visage bien tuméfié… Belle inquiétude mais le soir même elle remonte sur le même lit ! Pas de traumatisme donc !

Nous passons découvrir la collection de petites voitures de Rimas, le mari de Leva. Une cinquantaine de petits modèles en miniatures des plus belles voitures européennes et américaines du siècle dernier. Augustin reste sans voix !

Avec Leva et son mari Rimas, nous partons visiter un musée ouvert qui regroupe et protège les habitats des différentes régions de la Lituanie. Splendide parc, bien paisible, où campent plein de groupes de jeunes scouts lituaniens. Puis nous partons découvrir l’incroyable château de Traikai, qui date du XIVè et qui a été entièrement reconstruit et restauré il y a quelques années. Il est situé sur une belle île à une vingtaine de kilomètres de Vilnius, ce qui en fait un des spots les plus appréciés par les lituaniens et les touristes. Magnifique et instructif !

Merci vivement à Leva et Rimas pour leur disponibilité et leur amitié. Découvrir une ville dans ses conditions, c’est idéal pour avoir envie d’y revenir et de vous recevoir là où nous serons !

Nous partons, en train, à Varsovie… 10 heures de train, deux changements entre ces deux capitales ! L’Europe est en marche !