A la lente allure du train entre
Vilnius et Varsovie… nous entrons dans notre dernière semaine de voyage,
partagés entre la joie de revoir les uns et les autres et déjà la nostalgie du
voyage et surtout d’être tous ensemble…
Nous sommes heureux de faire ces
dernières étapes européennes avec le filleul Nicolas et la grand-mère, Monique…
un peu comme un dernier témoignage de ce que notre voyage a pu être…
Cousin, cousines... |
Aujourd’hui, les étapes
européennes sont les plus faciles à organiser : pas de frontière, pas de
visa, des changes de monnaie simplifiés, proximité culturelle, facilité pour se
faire comprendre, pour voyager, pour découvrir…
Pour nous européens convaincus, il
est très émouvant de voir tous ces pays se côtoyer autour d’un projet commun
sur un même territoire alors qu’ils se sont combattus des siècles durant.
Aujourd’hui d’ailleurs, nous
célébrons l’entrée dans l’UE de la
Croatie , même si ça manque de ferveur de part et d’autre. Et
pourtant, l’Union Européenne est une réalité en marche. Elle vit actuellement
une crise identitaire et une crise de légitimité… mais elle est la plus
révolutionnaire et généreuse idée du siècle dernier. Elle a probablement grandi
trop vite ces dernières années, mais pouvait-on laisser de côté ces pays qui se
sont libérés seuls du totalitarisme, en leur demandant de patienter quelque
temps dans la salle d’attente ?
Unique vestige du guetto |
La ville de Varsovie offre bien moins
de choses à voir qu’une autre capitale. Presque totalement détruite pendant la
guerre, son centre ville, et sa fameuse place du marché, a été reconstruite à
l’identique.
Nous découvrons une super guesthouse qui fête justement sa
première année d’opération avec Martin le plus dynamique des polonais. Durant
nos voyages en Europe, nous descendons souvent dans ces guesthouses, appartements en centre ville rénovés et pouvant
accueillir une vingtaine de routard à des prix très abordables… Chaleureux et
bien situés à mi chemin entre un hôtel et le fameux coach surfing qui se développe à toute vitesse partout dans le
monde.
Synagogue Nozik |
Nous profitons du retour du beau
temps pour parcourir à pied la
Voie Royale du
relie les deux châteaux royaux, dont l’un est toujours le siège de la Présidence polonaise.
Mais Varsovie c’est aussi pour
nous la dramatique histoire de son ghetto de 1941 à 1943 qui a accueilli plus
de 300.000 juifs. Il ne reste rien qu’une unique synagogue, la synagogue Nozik
que nous visiterons recueillis et émus. Elle est la seule à avoir été préservée
et rouverte.
Il faut pourtant imaginer
qu’avant la Shoah , un tiers des habitants de Varsovie était
juif. Le ghetto s’est révolté en 1943 avec une insurrection intense mais
malheureusement impuissante. La totalité de ses habitants a été exterminée dans
les différents camps de concentration.
Copernic |
Nous trouvons d’ailleurs que les
sites de « mémoire » sont trop rares dans la ville comme si la Pologne voulait effacer
toute trace physique de ce génocide. Nous percevons « un déni de
mémoire », les communautés juives ashkénazes ayant pourtant profondément
et durablement contribué aux développements des nations européennes.
Orgue de la cathédrale - Chopin y aurait joué dessus |