samedi 8 décembre 2012

Processus de fabrication de l'artisannat laqué

Une fois de plus, le bambou est utilisé. Décidément le bambou sert à tout.

Il est découpé en petites baguettes dans leur verticalité puis dans leur largeur. Ce qui donne des plaques de bambous aussi fines que le papyrus ou qu'une feuille de papier. Elles sont donc faciles à travailler. Ensuite, ces fines feuilles de bambou sont assemblées à plusieurs, ce qui leur donne une résistance incroyable (le bambou ne se casse pas, il se coupe).

La laque est une résine issue du latex, récupérée à partir de plusieurs arbres. Celui-ci forme en séchant un revêtement solide, résistant aux intempéries que l'on nomme également la laque.



On prélève cette résine, un peu comme on le fait avec le latex sur les hévéas, par des entailles à la base du tronc sur lequelles sont fixés de petits bols en bambou. La résine ou le latex du laquier a une très forte qualité adhésive et un brillant magnifique.

La couleur brute de cette sève est noire.

La laque naturelle s'utilise par application de couches très minces. La qualité de la laque est déterminée par le nombre de couches. A Bagan, ils assurent mettre 26 couches. On les croit volontiers, vue la finesse du travail. Le temps de séchage entre chaque couche peut atteindre plusieurs jours entre chaque couche

Une fois sèche, la laque est poncée puis soigneusement polie jusqu'à ce que sa surface soit parfaitement lisse.

L'artisan va ensuite sculpter très superficiellement dans la laque pour faire des motifs ou reproduire des scènes ou personnages.

L'artisan saupoudre le bambou avec de la poussière de laque teintée naturellement. Cette poussière s'installe dans les reliefs ainsi crées. Une nouvelle couche de laque est à nouveau mise. Les particules adhèrent fortement à la laque au cours du séchage. Un polissage vigoureux donnera une teinte uniforme. Une couche de laque translucide est ensuite appliquée en finition.

On peut répèter l'opération autant de fois qu'on veut une couleur, in peu comme pour un batik indonésien.

Pour certaines pièces, il faut compter un processus s'étalant sur 7 mois !

Les oeuvres sont donc toutes uniques et certaines sont vraiment superbes.

Ca c'est la méthode traditionnelle. La méthode industrielle est plutôt de la peinture laquée qui ne demande pas de travailler et de sculpter le bambou.