samedi 23 mars 2013

Nouveaux horizons… Nouveau voyage


Depuis notre arrivée au Népal, il nous semble que notre voyage prend une autre tournure.

Après les découvertes des cultures et des populations de l’Extrême Orient (Vietnam, Cambodge, Laos), des cultures thaïlandaise et birmane et du sous-continent indien, nous abordons les grands espaces, moins densément peuplés.


Nous prenons de l’altitude… Notre initiation commence, en ce moment, avec les premiers contreforts himalayens, puis nous irons dans quelques semaines dans les régions des minorités en Chine (Yunnan) et surtout dans le Xinjiang à l’Extrème Occident, puis la Mongolie intérieure, puis le désert de Gobi et la Mongolie Extérieure puis les immensités sibériennes avant la traversée de l’Europe.

Nous entrons donc dans un autre monde, plus sauvage, moins peuplé, plus rude… avec un grand plaisir et une belle impatience.

A Pokara, un français, Thomas, nous attend et nous montons en jeep au village de Ghachok où il a restauré, avec un partenaire népalais, une très belle maison pour en faire une Guest House très agréable.

Dans ce village, tellement calme et paisible, les maisons sont en pierres taillées, sur deux niveaux avec une petite cour pavée. Les vaches et caprins sont abritées juste à côté. Les maisons sont distantes les unes des autres de plus d’une centaine de mètres pour permettre la culture d’un potager. Tout le monde pratique l’agriculture (terrasse de riz, maïs, petit élevage et potager). Il y a d’ailleurs une coopérative de production de lait très active. Nous lui achèterons une bonne partie de sa production quotidienne). Pour une raison que nous ne comprenons pas, les animaux, notamment les vaches, restent attachés. Elles sont sollicitées pour labourer les terrains et pour des petites installations de biogaz pour la cuisine.

Très original et bien géré, ce projet de développement durable s’inscrit merveilleusement bien dans le village. La route principale villageoise passe d’ailleurs devant la Guest House et chacun se sent donc libre de s’arrêter, bavarder et jouer avec les enfants. Nous assistons donc aux cortèges des paysannes qui viennent livrer leur lait, au petit matin, à la coopérative, aux enfants sur le chemin de l’école et aux agriculteurs qui poussent leurs buffles devant eux. Chacun prend le temps de joindre les mains pour nous saluer d’un Namasté amical.

Nous avons sollicité le prof de yoga local, Kamal, souple et souriant avec son ultime dent ! Toute la famille fait donc, sur des tapis de fortune, une heure de yoga, au réveil, devant ces cimes qui tutoient les 8.000 mètres ! Ca nous fait tellement de bien qu’on s’engage à le faire plus souvent ! Enorme !


Thomas qui co-gère ce projet est une personnalité très attachante. Ingénieur Telecom de formation, ancien salarié d’une ONG de micro-crédit, Planet Finance, il s’est pris d’affection pour ce pays et pour ce village. Il vient d’y passer presque toute une saison et la Guest House est désormais équipée et bien formée pour accueillir les trekkeurs ou visiteurs de passage. Thomas ponctue régulièrement ses commentaires d’un « dourbé », tonitruant et insignifiant (comme le Gasp ou le Burp de Gotlib !). Et tout le monde adopte ce cri de guerre, après quelques jours, par mimétisme et par amitié !

Thomas, toujours disponible, sera notre professeur de mathématiques, d’histoire géo et de technologie pour Justine et Guillemette, trop heureuses d’échapper ainsi à papa !

Le second jour, nous sommes réveillés par une pluie de grêle d’une rare violence. Très impressionnant. La cour se couvre, en quelques minutes, d’une couche de 3-4 centimètres de grêle. Il fait soudainement si sombre, qu’il fait presque nuit à 10 heures du matin. Les belles plantes du potager sont malheureusement perdues.

Ce jour-là, les leçons du CNED seront plus longues ! Les garçons, eux, découvrent la grêle avec rires et cris. Ils y jouent, se trempent, s’arrosent et tentent un bonhomme de grêle, qui ne résistera pas !  

Les ballades dans le village sont superbes de rencontres et d’authenticité. Lucile remarque que les enfants, d’une même classe d’âge, vont se suivre pendant des décennies. Ca doit créer de sacrés amitiés ou inimitiés. Nos enfants sont évidemment une attraction. Mais chacun est très occupé, à traire sa vache, à entretenir son potager, à labourer son petit champ. Beaux moments ruraux et éternels.


Et soudain, le 3ème jour, le ciel s’éclaircit enfin et nous découvrons les cimes si proches (Annapurna II – 7.937 m. et le Machhapuchare – 6.997 m.). Fabuleux !

Le Machhapuchare est tellement beau, que Shiva, en personne, en a fait sa résidence d’été. C’est une montagne sacrée et c’est le seul sommet au Népal qu’il est interdit d’escalader. Tout le monde respecte cette interdiction. Shiva, le Dieu de la destruction et de la transformation, est respecté, prié et craint !

Nous en profitons pour partir découvrir des cascades et nous approcher de ces montagnes. Moments magiques qu’on voudrait éternels.

Nous quittons à regret cette superbe résidence « alpestre » pour redescendre sur Pokara et découvrir cette « Mecque » des trekkeurs, touristes et routards.