Nous décidons de quitter le
Terej, trop « peuplé » pour nous enfoncer un peu dans le Grand Est. 110 km en 5 heures sur la
route et surtout sur des superbes pistes peu empruntées, qu’il faut deviner
dans les montagnes. Le paysage des steppes est définitivement aride et parfois
ingrat mais toujours magnifique. Il invite à la méditation et à une forme
d’humilité…
Nous passons devant l’incroyable
statue de Gengis Khan, la plus grande statue équestre du monde, qui accueille
deux petits musées à sa gloire. Nous y montons pour dominer la vue incroyable
avec un vent à décorner les yaks. Avec ces rafales… le cigare de Franck se
consume en 10 minutes !
Guillemette fait l’expérience de
porter un aigle, aux ailes géantes (une envergure de près de 2 mètres ). La fauconnerie
est aussi ancrée dans les traditions mongoles que l’équitation ou la lutte. Chaque
année, plus de 2.000 faucons et aigles sont vendus aux émirats… Animal des
grand steppes et des déserts. Quelle majesté te on comprend que quelques
régimes dominateurs, se revendiquant de la force et de la puissance, l’ait
choisi comme symbole !
Ces rapaces restent des heures,
en vol, sans battre ailes, jouant avec les courants ascendants, inatteignables,
ils dominent la nature et gare aux petits mammifères !
Finalement, après des heures de
doutes, puisque le camp censé nous accueillir est encore fermé, nous arrivons
dans un des rares camps de yourtes ouvert qui nous accueille. Nous sommes les
premiers touristes de l’année. Nous sommes seuls, dans un paysage superbe, le
long d’une rivière glaciale. Fabuleuse sensation…
Nous décidons donc d’y rester
quelques jours, le temps du repos, de la réflexion, de méditation et de la
prière. Une des rares frustrations des parents – pas des enfants qui trouvent
souvent qu’on en fait trop J ! – est d’avoir peu de temps pour la prière. Ils
vont rattraper le retard en Mongolie qui incite vraiment à la méditation !
Avec Franck, nous sollicitons les
enfants pour relire leur mois de voyage et formuler des souvenirs, des acquis
et de prochains engagements. La relecture est une tradition jésuite qui
consiste à prendre le temps de contempler le passé et de le resituer dans un
choix de vie. Il s’agit de faire une relecture chrétienne des événements,
sensations et émotions, de rendre grâce et éventuellement de planifier et
programmer le futur proche.
Entre deux discussions exigeantes,
Justine et Guillemette, inventent le jeu de l’hélicoptère, qui consiste à
essayer de résister le plus longtemps possible aux rafales fraiches de vent.
Les deux garçons s’y essayent mais s’envoleraient !
Ils préfèrent finalement jouer à
tirer des petites remorques qu’ils utiliseront des heures et des heures pendant
ces quelques jours … Ils inventent des circuits dans ce camp et parcourent
ainsi des kilomètres sans se fatiguer ! Le temps du repos, ils ne
connaissent pas. Ils ne sont pas venus pour ça !
Le matin, c’est le moment de la
douche dans la rivière glacée. Moment magiques. Qu’il est bon d’voir froid et de
courir ensuite sous la yourte se réchauffer au feu de bois… Mais nous n’avons
ni le courage ni la volonté des scandinaves qui sautent dans la neige pour se
réfugier dans un sauna ! La toilette est assez courte !
Les enfants découvrent enfin les
joies de l’équitation sur les petits chevaux mongols. Cette promesse parentale,
depuis de nombreuses semaines, est enfin arrivée. Les filles, toujours sûres
d’elles, exigent de monter seules… C’est plus compliqué et incertain qu’elles
ne le pensaient ! Les mongols sont réticents à les laisser partir. A cette
période de l’année, les chevaux sont épuisés par un long hiver –plus de six
mois – et n’ont pas été montés pendant ces mois-ci. Il faut raisonner les
filles, leur expliquer… Finalement, après quelques palabres et essais, elles se
lancent. Guillemette est tétanisée au moindre écart. Justine se contente de
l’allure du pas et les deux garçons sont tellement heureux d’être tenus ! La
palme du courage (ou de l’inconscience) revient aux nombreux galops de
Maguelone. Elle en redemande le lendemain et le surlendemain…Les parents, moins
sûrs et plus peureux, s’y essayent aussi mais ils ont perdu leur souplesse et
leur confiance, et bien sûr les chevaux le sentent !
Les enfants et Lucile resteront
dans cet endroit merveilleux encore 48 heures pendant que papa retournera à
Oulan Bator pour visiter un projet de développent urbain mis en place par une
ONG française « Action solidaire –
Pays oublié » dont il a entendu parlé par Aurélie et Florian, de bons
amis rencontrés du Liban.
Voir le site de cette ONG : http://solidaritepaysoublies.org/
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