Le lendemain, nous découvrons
l’ancienne capitale de l’empire Mongol, Kharkhorum. Qui n’aura été capitale
qu’une quarantaine d’années, avant que le petit-fils ne transfère sa capitale à
Khambalik... aujourd’hui Pékin !
Le communisme a détruit cet unique héritage du bouddhisme tantrique, ne laissant sur place que trois monastères sur la centaine qui existait. Une fois encore, après la folie des khmers rouges et l’hystérie de
Lucile en profite pour se faire réparer un bout de dent par un dentiste local, qui travaille avec les moyens du bord !
Nous découvrons surtout avec
beaucoup d’intérêt le projet AVSF (http://www.avsf.org/)
mis en œuvre en partenariat avec le GERES (http://www.geres.eu/)
et animé avec talent et conviction par Lolita et Maxime.
Toute la famille a vraiment apprécié ces deux jeunes, avec lesquels, nous passerons d’autres soirées et après-midi, si enthousiastes et si appréciés de
Maxime est en charge du projet et
tout particulièrement de la composante élevage. Engagé, agréable, attentif,
solitaire mais très social, il aime vraiment son métier et souhaite s’y engager
durablement ici ou ailleurs. Il regorge de projets à mettre en place ici ou
ailleurs. Nous serons vraiment curieux de suivre sa trajectoire professionnelle
dans les années à venir.
Le Waz, 4 x 4 russe increvable mais... souvent en panne ! |
Lolita intervient sur les
questions maraîchères Elle accompagne, entre autres activités, les éleveurs
dans un projet de serres solaires qui permettent de rallonger la culture des
rares légumes de quelques mois. Pétillante, enthousiaste, dynamique, impliquée,
fille d’une figure du théâtre de rue (fondateur de la troupe de « l’illustre famille Buratinni » - http://illustrefamilleburattini.fr/http___www.illustrefamilleburattini.fr/Accueil.html),
sa personnalité se conjugue parfaitement avec celle de Maxime pour un tel
projet de renforcement institutionnel de la Coopérative et de la Fédération.
Avec
Notre chauffeur, Ganaa, nous
lâche pour d’obscures raisons mais nous sommes finalement heureux de découvrir
les joies du Waz, fourgon 4 x 4 russe d’un autre âge… Evidemment, on nous avait
prévenus, ça tombe souvent en panne et après un premier départ et une sacrée
panne, nous rentrons au bout de quelques kilomètres à Tsetserleg. Finalement,
le lendemain, nous repartons avec un autre Waz et un autre chauffeur, très intrépide
mais tellement sympathique.
Avec ce moyen de locomotion d’un
autre âge, nous allons traverser des paysages sublimes, canyons, steppes qui se
verdit, montagnes enneigés, immense lac de Terkhiin Tsagaan Nuur et coulées de
lave. Ca passe partout en consommant 20 litres au 100 km ! A ce rythme, nous expérimentons évidemment la panne d’essence et
aussi la solidarité entre conducteurs ! Evidemment, nous pensons à nos
années haïtiennes, et notamment au Far Ouest, où arriver à destination dans des
délais raisonnables tenait de l’improbable, voire du miracle !
Le matin, après un débarbouillage
dans la rivière fraiche et ensoleillée, nous participons chez le fils, à
quelques activités d’éleveur : traite de la centaine de chèvres, nettoyage de la bergerie pour
récupérer le fumier, peignage des yaks pour en récupérer le précieux duvet qui
est désormais commercialisé en Europe, aussi doux que le cashmere de chèvres et qui est à découvrir. www.http:/fairtradewool.wordpress.com
et www.teixidor.com
L’après midi, nous poursuivons
les quelques leçons du CNED qui nous restent. Les garçons bravent le froid pour
se partager un petit tricycle tout cassé et courir après les animaux. Maguelone
s’essaye à nouveau au galop. Justine et Guillemette, toujours créatives, inventent
des jeux de plein air…
Ce sont vraiment des moments
merveilleux de partage et de découverte de la vie d’une famille d’éleveurs. A
cette période, ils travaillent beaucoup : traite des chèvres, agnelage et
suivi des petits agneaux, peignage du duvet des yaks, préparation des
campements d’été, maraichage, récolte des pommes de terre, sarclage des plus
belles terres, suivi des chevaux et préparation du long hiver.
Ca nous parait rude, exigeant et
pourtant il s’agit de la saison la plus agréable et « facile » au
niveau des conditions climatiques. En hiver, par froid sec à des températures
pouvant atteindre – 40°, les hommes doivent rassembler et surveiller leur
bétail et notamment les chevaux qui peuvent s’éloigner de plus de 50 kilomètres .
Nous rentrons, dans ces paysages
hallucinants, sur Tsetserleg pour passer un dernier après-midi avec nos jeunes
amis français. Nous festoyons au bord d’une rivière, un feu de camp allumé pour
déguster à l’occasion de nos 9 mois de voyages la fameuse charcuterie corse
cadeau des cousins et les marrons. Merci Agnès !
Le lendemain, lundi 27 mai, nous
rentrons en bus sur la capitale… Huit heures de bus pour 500 km sous… la neige bien
épaisse… et deux heures d’embouteillages pour quelques hectomètres dans la
capitale. Nous sommes hébergés par Haliun, une amie mongole, responsable du
projet ASPO, qui ouvre pour la première fois sa toute nouvelle Guest House,
située au cœur de la capitale, avec vue sur le palais présidentiel et le
Parlement. Nous inaugurons ainsi cet hébergement et nous lui souhaitons une
bonne continuation dans ce pays qui s’ouvre et qui décolle !
Au-delà de son sous-sol si riche -
qui attire quelques investisseurs plus ou moins scrupuleux - ce pays, qui sort
d’une longue hivernation politique et climatique, a beaucoup à offrir aux
visiteurs : paysages préservés, vie nomade, découverte rurale, solidarité,
joie de vivre et simplicité des mongols. Ca va devenir à la mode pour nos
civilisations à la recherche d’authenticité et de grands espaces…
Nous espérons que l’explosion constatée du tourisme s’inscrira dans une démarche de développement durable. Merci vivement à Cédric, Quentin, Lolita, Maxime, Mantra, Haliun et tous les autres de nous avoir facilité cette découverte !