Après ces quelques jours dans les montagnes
arides, nous rentrons à Kashgar pour voir les différents marchés du dimanche,
réputés pour leur taille et leur authenticité.
A l’origine, ce marchés étaient en plein centre-ville
et regroupaient toutes les activités, bétails et commerce. Ils ont connu leur
apogée au cours de la glorieuse histoire de la Route de la Soie. Aujourd’hui,
ils sont répartis sur plusieurs sites.
Les deux plus impressionnants sont les marchés
d’animaux : bovins, ovins, chevaux et… chameaux.
C’est un univers spécifiquement masculin. Le
matin, les bêtes arrivent perchées et entassées sur des camions, tracteurs ou
triporteurs. Elles sont alignées, regardées, testées, observées par els clients
potentiels.
La négociation se fait devant tout le monde.
Elle dure assez longtemps. Par de savantes manœuvres, le prix final n’est connu
que de l’acheteur et du vendeur.
Une brebis peut être vendue, environ 50 €
(uniquement pour sa viande), une vache laitière environ 250 €, un cheval peut
atteindre 1.500 €. Les chevaux sont utilisés principalement pour la course. Les
ânes servent à tirer les charrues et les remorques.
Une légende Ouïgoure dit que l’âne est
l’animal le plus bruyant de toute la création. Lorsque le Créateur l’a créé, il
lui a mis une espèce de klaxon dans le ventre. Fort de cet atout non
négligeable, l’âne se comportait alors en prince. Les autres animaux, fatigués
de cette arrogance sont allés voir le Créateur pour lui demander de faire
quelque chose. Comme il était impossible de retirer ce klaxon, le Créateur a
décidé de punir l’âne en lui disant : « Désormais, tu devras travailler plus que tout le monde et tu seras
l’animal le plus utilisé par l’homme pour toutes sortes de tâches ».
Le marché aux oiseaux est aussi
impressionnant. Des milliers d’hommes se retrouvent toute la journée pour
échanger des pigeons (utilisés comme pigeons voyageurs) ou des petits oiseaux
chantants de toutes les couleurs.
Le marché de Kashgar pour commerce en tout
genre est considéré comme le plus grand de toute l’Asie Centrale. Le dimanche,
il triple de surface et e marchands.
Nous profitons de cette halte à Kashgar pour
découvrir le « People Park »
qu’on retrouve dans toutes les villes chinoises et qui permet un réel brassage
entre classes sociales et générations. La statue de Mao trône toujours à son
entrée avec son bras levé pour monter la… direction ! Viendra une période,
où ces statues seront à leur tour dévissée, détruites et fondues… Pour
l’instant Mao reste intouchable et orne tous les billets de banque.
Alors que les enfants se régalent de toutes
sortes de jeux, nous sommes étonnés de ne pas voir beaucoup d’enfants, surtout
après nos séjours dans le sous-continent indien, même en ce dimanche férié. La
politique de l’enfant unique y est pour quelque chose.
Cette journée dans cette grande ville
régionale, nous permet de prendre conscience que la ville se divise en deux :
ouïgoure, au centre ville, poussiéreuse, avec de l’habitat sur deux étages
maximum, en terre battue dont les bâtiments sont régulièrement détruits et la ville
chinoise, hyper active, large, propre avec ses grands magasins. Dans la
banlieue, le lendemain, découvrirons des dizaines de projets immobiliers
initiés par le gouvernement et des investisseurs chinois (des HLM) pour la
location et pour la nouvelle classe moyenne urbaine.
Nous découvrons aussi le splendide mausolée de
Id Kah, leader religieux du XVème siècle.
Etonnamment, la mosquée est peinte de scènes de paysages. Nous adorons
ces lieux magiques qui respirent la sérénité et le calme.
D’une manière générale, au Xinjiang, nous
sommes frappés par le calme : les voitures klaxonnent rarement, les motos
sont électriques donc silencieuses, les gens se parlent tout doucement. Même
aux cœurs des marchés, qui regroupent plusieurs milliers de personnes, c’est
calme et peu bruyant.