Depuis notre arrivée au Népal, il nous semble que notre
voyage prend une autre tournure.
Après les découvertes des cultures et des populations de
l’Extrême Orient (Vietnam, Cambodge, Laos), des cultures thaïlandaise et
birmane et du sous-continent indien, nous abordons les grands espaces,
moins densément peuplés.
Nous prenons de l’altitude… Notre initiation commence, en ce moment, avec les premiers contreforts himalayens, puis nous irons dans quelques semaines dans les régions des minorités en Chine (Yunnan) et surtout dans le Xinjiang à l’Extrème Occident, puisla
Mongolie intérieure, puis le désert de Gobi et la Mongolie Extérieure
puis les immensités sibériennes avant la traversée de l’Europe.
Nous prenons de l’altitude… Notre initiation commence, en ce moment, avec les premiers contreforts himalayens, puis nous irons dans quelques semaines dans les régions des minorités en Chine (Yunnan) et surtout dans le Xinjiang à l’Extrème Occident, puis
Nous entrons donc dans un autre monde, plus sauvage, moins
peuplé, plus rude… avec un grand plaisir et une belle impatience.
A Pokara, un français, Thomas, nous attend et nous montons
en jeep au village de Ghachok où il a restauré, avec un partenaire népalais,
une très belle maison pour en faire une Guest House très agréable.
Dans ce village, tellement calme et paisible, les maisons
sont en pierres taillées, sur deux niveaux avec une petite cour pavée. Les
vaches et caprins sont abritées juste à côté. Les maisons sont distantes les
unes des autres de plus d’une centaine de mètres pour permettre la culture d’un
potager. Tout le monde pratique l’agriculture (terrasse de riz, maïs, petit
élevage et potager). Il y a d’ailleurs une coopérative de production de lait
très active. Nous lui achèterons une bonne partie de sa production quotidienne).
Pour une raison que nous ne comprenons pas, les animaux, notamment les vaches,
restent attachés. Elles sont sollicitées pour labourer les terrains et pour des
petites installations de biogaz pour la cuisine.
Très original et bien géré, ce projet de développement
durable s’inscrit merveilleusement bien dans le village. La route principale
villageoise passe d’ailleurs devant la Guest
House et chacun se sent donc libre de s’arrêter, bavarder et
jouer avec les enfants. Nous assistons donc aux cortèges des paysannes qui
viennent livrer leur lait, au petit matin, à la coopérative, aux enfants sur le
chemin de l’école et aux agriculteurs qui poussent leurs buffles devant eux. Chacun
prend le temps de joindre les mains pour nous saluer d’un Namasté amical.
Nous avons sollicité le prof de yoga local, Kamal, souple et
souriant avec son ultime dent ! Toute la famille fait donc, sur des tapis
de fortune, une heure de yoga, au réveil, devant ces cimes qui tutoient les
8.000 mètres ! Ca nous fait tellement de bien qu’on s’engage à le faire
plus souvent ! Enorme !
Thomas qui co-gère ce projet est une personnalité très
attachante. Ingénieur Telecom de formation, ancien salarié d’une ONG de
micro-crédit, Planet Finance, il s’est
pris d’affection pour ce pays et pour ce village. Il vient d’y passer presque
toute une saison et la Guest House
est désormais équipée et bien formée pour accueillir les trekkeurs ou visiteurs
de passage. Thomas ponctue régulièrement ses commentaires d’un « dourbé », tonitruant et
insignifiant (comme le Gasp ou le Burp de Gotlib !). Et tout le monde
adopte ce cri de guerre, après quelques jours, par mimétisme et par
amitié !
Thomas, toujours disponible, sera notre professeur de
mathématiques, d’histoire géo et de technologie pour Justine et Guillemette,
trop heureuses d’échapper ainsi à papa !
Le second jour, nous sommes réveillés par une pluie de grêle
d’une rare violence. Très impressionnant. La cour se couvre, en quelques
minutes, d’une couche de 3-4 centimètres de grêle. Il fait soudainement si
sombre, qu’il fait presque nuit à 10 heures du matin. Les belles plantes du
potager sont malheureusement perdues.
Ce jour-là, les leçons du CNED seront plus longues !
Les garçons, eux, découvrent la grêle avec rires et cris. Ils y jouent, se
trempent, s’arrosent et tentent un bonhomme de grêle, qui ne résistera
pas !
Les ballades dans le village sont superbes de rencontres et
d’authenticité. Lucile remarque que les enfants, d’une même classe d’âge, vont
se suivre pendant des décennies. Ca doit créer de sacrés amitiés ou inimitiés.
Nos enfants sont évidemment une attraction. Mais chacun est très occupé, à
traire sa vache, à entretenir son potager, à labourer son petit champ. Beaux
moments ruraux et éternels.
Et soudain, le 3ème jour, le ciel s’éclaircit
enfin et nous découvrons les cimes si proches (Annapurna II – 7.937 m . et le
Machhapuchare – 6.997 m .).
Fabuleux !
Le Machhapuchare est tellement beau, que Shiva, en personne,
en a fait sa résidence d’été. C’est une montagne sacrée et c’est le seul sommet
au Népal qu’il est interdit d’escalader. Tout le monde respecte cette
interdiction. Shiva, le Dieu de la destruction et de la transformation, est
respecté, prié et craint !
Nous en profitons pour partir découvrir des cascades et nous
approcher de ces montagnes. Moments magiques qu’on voudrait éternels.