samedi 23 mars 2013

A l’assaut du Népal…


Après quelques heures de vol de Jaipur à Katmandou, avec brève escale à Delhi, nous arrivons au Népal.

Le passage de frontière à l’aéroport est à l’image du pays : facile, souriant et accueillant. Namaste Népal !

Sur les bons conseils de notre amie Nadia, nous descendons au Summit Hotel, à Patan, une ancienne capitale royale. Cet hôtel est un havre de paix. Après avoir âprement négocié un tarif familial, la direction nous donne un appartement avec trois chambres et cuisine,vue sur piscine. Super de se sentir chez nous ! Nous ferons, pendant 5 jours, des orgies de petits déjeuners, de pâtes, de fromages de yak, de céréales, de salades de fruits, de films, de siestes et surtout… de bruits !


Au cours de ces cinq jours à Patan, nous profitons de la qualité de ces infrastructures pour nous concentrer sur le CNED. Les enfants « enchaînent » les séquences et bouclent le plus possible d’évaluations pour pouvoir profiter pleinement des vacances offertes par la venue, tant attendue, des cousins Sophie et Jean-François. Messagers de nombreuses attentions françaises : livres, carnet, jeux, géo, fromage, vin, saucisson…Et autres douceurs intellectuelles et gustatives !!! «  Qu il est bon de se sentir français, surtout après 6mois de carême … » dixit et ressentit de Justine… On espace les dégustations, roquefort au petit dej,
Banyuls après treck …Tout se mérite et s’apprécie à sa juste valeur !

Le « stress » du CNED des premiers mois a largement faibli… Les filles sont à jour et même parfois en avance sur le calendrier. L’apprentissage se concentre donc sur les « fondamentaux ».

Nous partageons le bâtiment avec une équipe de chercheurs britanniques et américains (Extrem everest 2) qui suivent attentivement, pendant 6 mois, les performances d’une équipe de Sherpas, pour mesurer les effets de l’altitude sur le corps humain. Les tests et prélèvements sont réalisés à diverses altitudes (Camp de base de l’Everest - 4.000 mètres, dernier camp avant d’atteindre le sommet - 7.000 m. et « niveau de la mer » qui est 1.300 mètres pour les sherpas, soit à Katmandou !).

Les chercheurs occidentaux participent aussi à l’expérience. Certains ont même subi, une biopsie (prélèvement chirurgical) dans la cuisse à 200 mètres du sommet de l’Everest ! Nous serons brièvement briefés, par des jeunes chercheurs passionnés, sur leurs recherches, grâce à Jean-François, qui partage cet intérêt (et cette obsession !) pour ces questions de limites humaines.

Cette rigueur, cet engagement, cette soif de connaître, de découvrir et surtout d’expliquer animera de longues et passionnantes soirées avec les cousins. Un immense merci donc à Jean-François et Sophie qui vont nous initier à cette démarche scientifique. Ils vont nous solliciter, nous perturber parfois, nous pousser dans nos derniers retranchements, nous déstabiliser pour ne pas nous satisfaire trop rapidement de réponses simples à des questions complexes. Ils questionnent positivement notre Foi, nos convictions et nos espérances.


Les domaines de définition et les réponses respectives de la science (« les comment ? ») et de la religion (les pourquoi ?) vont se rencontrer très souvent au cours de ce partage. Et il apparaît que les relations entre ces deux domaines, parfois concurrentiels, sont bien pacifiées et complémentaires. L’affaire Galilée est bien loin !

Les enfants et les parents vont se régaler de ces discussions ininterrompues sur la science, la religion et le monde… Entre deux éclats de rire, Sophie et Jean-François vont prendre le temps d’expliquer aux enfants certaines merveilleuses découvertes scientifiques (comme la reproduction et la filiation !), certains questionnements, avec une réelle volonté d’être compris et souvent… beaucoup de provocations qui est la « marque de fabrique » du grand cousin !

Son moto pourrait être « Toujours borderline pour pouvoir agrandir le cadre ! » Tous les deux sont d’excellents pédagogues et on comprend bien comment leurs enfants naviguent avec bonheur et talent dans leurs études !

La discussion continuera par mails, par courriers, par lectures… Nous avions choisi Jean-François, comme parrain d’Augustin pour cette soif de découverte, sa recherche et surtout son humanisme. Nous avons été comblés ! Augustin sera bien accompagné dans son parcours !

Pour en savoir plus sur les réflexions de Jean-François et de son équipe, voir le site de l’INSERM et leur dernière publication « l’homme et ses limites ».

http://www.insep.fr/fr/activites/recherchemedicales/Pages/IRMES-INSEP.aspx

Pendant que Jean-François nous « nourrit » de ses réflexions, Sophie s’occupe attentivement de notre santé physique. Pédiatre de métier, elle a ausculté, guéri les petits bobos et accompagné les enfants avec beaucoup de patience et de pédagogie…Un cabinet improvisé au sommet au Namobuddha Ressort. Magnifique et délicieuse halte avec vue à 360° Trampoline et petites maisons indépendantes. Elle s’étonne sur la résistance des enfants et nous confirme qu’ils ont du développer une réelle immunité aux microbes et bactéries… Que les grands-mères se rassurent… Tout le monde est en « état de marche » ! On continue donc surtout que nous avons obtenu nos visas chinois !

Séance : ouverture des cadeaux ramenés de France par les cousins
Effectivement, nous avons profité des ces jours, pour aller déposer nos demandes de visas chinois… Une grève générale népalaise nous a obligé à traverser la ville à pied pour nous rendre au consulat chinois. Nous étions heureux de cette grève qui nous a permis de découvrir une ville calme et apaisée. Ordinairement, Katmandou est une ville hyper polluée, à la limite de l’asphyxie, qui souffre énormément d’une mauvaise gestion de la voirie et des déchets. Les rivières qui traversent la ville sont donc des égouts à ciel ouvert. Le bruit et la pollution sont épouvantables.

A chaque passage à Katmandou, nous n’aurons qu’une seule envie, c’est d’en repartir aussi vite que possible et pourtant la ville offre toutes les facilités d’une capitale et regorge de beaux monuments du XVIème siècle.

Au consulat chinois, après un premier essai de Bruno, le lendemain de notre arrivée, il faut y retourner tous ensemble le surlendemain… Ils veulent voir toute la famille. A la vue des 5 enfants, les fonctionnaires chinois partent dans un éclat de rire et prononcent « Ah the french… very romantic ! ». Cette réputation que nous partageons avec les italiens se retrouve dans quelques expressions « french kiss », « french love » ou « french condom » ! Cette blague nous facilite l’obtention de ces précieux visas…

A Katmandou, nous avons surtout la chance de rencontrer, Pramod, ami de Nadia. Il a pris le temps de lire notre blog et de s’inscrire dans notre recherche. Nos échanges avaient commencé par mail il y a quelques semaines. Parfaitement francophone pour avoir vécu 15 ans en France, sociologue de formation, il nous propose donc un « programme sur mesure », au rythme des enfants… Découvrir un tel pays avec une telle personnalité nous permet de l’apprécier pleinement.

Avec sa femme, Saru, ils ont fondé une école que nous visiterons en seconde partie du programme. Ils nous accompagneront dans les étapes suivantes de notre séjour népalais. Merci 1.000 fois pour cette prise en main si amicale et si efficace. C’est exactement le genre de rencontres que nous espérions sur « notre route » et qui nous facilitent la perception et l’organisation de notre périple.

Voir leur site : http://www.mandaptravels.com/contact/