Après quelques heures de vol de Jaipur à Katmandou, avec
brève escale à Delhi, nous arrivons au Népal.
Le passage de frontière à l’aéroport est à l’image du
pays : facile, souriant et accueillant. Namaste Népal !
Sur les bons conseils de notre amie Nadia, nous descendons
au Summit Hotel, à Patan, une ancienne capitale royale. Cet hôtel est un
havre de paix. Après avoir âprement négocié un tarif familial, la direction
nous donne un appartement avec trois chambres et cuisine,vue sur piscine. Super
de se sentir chez nous ! Nous ferons, pendant 5 jours, des orgies de
petits déjeuners, de pâtes, de fromages de yak, de céréales, de salades de
fruits, de films, de siestes et surtout… de bruits !
Au cours de ces cinq jours à Patan, nous profitons de la
qualité de ces infrastructures pour nous concentrer sur le CNED. Les enfants
« enchaînent » les séquences et bouclent le plus possible
d’évaluations pour pouvoir profiter pleinement des vacances offertes par la
venue, tant attendue, des cousins Sophie et Jean-François. Messagers de
nombreuses attentions françaises : livres, carnet, jeux, géo, fromage,
vin, saucisson…Et autres douceurs intellectuelles et gustatives !!!
« Qu il est bon de se sentir français, surtout après 6mois de carême
… » dixit et ressentit de Justine… On espace les dégustations, roquefort
au petit dej,
Banyuls après treck …Tout se mérite et s’apprécie à sa juste
valeur !
Le « stress » du CNED des premiers mois a
largement faibli… Les filles sont à jour et même parfois en avance sur le
calendrier. L’apprentissage se concentre donc sur les
« fondamentaux ».
Nous partageons le bâtiment avec une équipe de chercheurs
britanniques et américains (Extrem
everest 2) qui suivent attentivement, pendant 6 mois, les performances
d’une équipe de Sherpas, pour mesurer les effets de l’altitude sur le corps
humain. Les tests et prélèvements sont réalisés à diverses altitudes (Camp de
base de l’Everest - 4.000
mètres , dernier camp avant d’atteindre le sommet - 7.000 m . et « niveau
de la mer » qui est 1.300
mètres pour les sherpas, soit à Katmandou !).
Les chercheurs occidentaux participent aussi à l’expérience.
Certains ont même subi, une biopsie (prélèvement chirurgical) dans la cuisse à 200 mètres du sommet de
l’Everest ! Nous serons brièvement briefés, par des jeunes chercheurs
passionnés, sur leurs recherches, grâce à Jean-François, qui partage cet
intérêt (et cette obsession !) pour ces questions de limites humaines.
Cette rigueur, cet engagement, cette soif de connaître, de
découvrir et surtout d’expliquer animera de longues et passionnantes soirées
avec les cousins. Un immense merci donc à Jean-François et Sophie qui vont nous
initier à cette démarche scientifique. Ils vont nous solliciter, nous perturber
parfois, nous pousser dans nos derniers retranchements, nous déstabiliser pour
ne pas nous satisfaire trop rapidement de réponses simples à des questions
complexes. Ils questionnent positivement notre Foi, nos convictions et nos
espérances.
Les domaines de définition et les réponses respectives de la
science (« les comment ? »)
et de la religion (les pourquoi ?)
vont se rencontrer très souvent au cours de ce partage. Et il apparaît que les
relations entre ces deux domaines, parfois concurrentiels, sont bien pacifiées
et complémentaires. L’affaire Galilée est bien loin !
Les enfants et les parents vont se régaler de ces
discussions ininterrompues sur la science, la religion et le monde… Entre deux
éclats de rire, Sophie et Jean-François vont prendre le temps d’expliquer aux
enfants certaines merveilleuses découvertes scientifiques (comme la
reproduction et la filiation !), certains questionnements, avec une réelle
volonté d’être compris et souvent… beaucoup de provocations qui est la « marque
de fabrique » du grand cousin !
Son moto pourrait être « Toujours borderline pour pouvoir agrandir le cadre ! »
Tous les deux sont d’excellents pédagogues et on comprend bien comment leurs
enfants naviguent avec bonheur et talent dans leurs études !
La discussion continuera par mails, par courriers, par
lectures… Nous avions choisi Jean-François, comme parrain d’Augustin pour cette
soif de découverte, sa recherche et surtout son humanisme. Nous avons été
comblés ! Augustin sera bien accompagné dans son parcours !
Pour en savoir plus sur les réflexions de Jean-François et
de son équipe, voir le site de l’INSERM
et leur dernière publication « l’homme
et ses limites ».
http://www.insep.fr/fr/activites/recherchemedicales/Pages/IRMES-INSEP.aspx
Pendant que Jean-François nous « nourrit » de ses
réflexions, Sophie s’occupe attentivement de notre santé physique. Pédiatre de métier,
elle a ausculté, guéri les petits bobos et accompagné les enfants avec beaucoup
de patience et de pédagogie…Un cabinet improvisé au sommet au Namobuddha
Ressort. Magnifique et délicieuse halte avec vue à 360° Trampoline et petites
maisons indépendantes. Elle s’étonne sur la résistance des enfants et nous
confirme qu’ils ont du développer une réelle immunité aux microbes et
bactéries… Que les grands-mères se rassurent… Tout le monde est en « état de marche » ! On
continue donc surtout que nous avons obtenu nos visas chinois !
Séance : ouverture des cadeaux ramenés de France par les cousins |
A chaque passage à Katmandou, nous n’aurons qu’une seule envie,
c’est d’en repartir aussi vite que possible et pourtant la ville offre toutes
les facilités d’une capitale et regorge de beaux monuments du XVIème siècle.
Au consulat chinois, après un premier essai de Bruno, le
lendemain de notre arrivée, il faut y retourner tous ensemble le surlendemain… Ils
veulent voir toute la famille. A la vue des 5 enfants, les fonctionnaires chinois
partent dans un éclat de rire et prononcent « Ah the french… very romantic ! ». Cette réputation que
nous partageons avec les italiens se retrouve dans quelques expressions « french kiss », « french love » ou « french condom » ! Cette blague
nous facilite l’obtention de ces précieux visas…
A Katmandou, nous avons surtout la chance de rencontrer,
Pramod, ami de Nadia. Il a pris le temps de lire notre blog et de s’inscrire
dans notre recherche. Nos échanges avaient commencé par mail il y a quelques
semaines. Parfaitement francophone pour avoir vécu 15 ans en France, sociologue
de formation, il nous propose donc un « programme sur mesure », au rythme des enfants… Découvrir un
tel pays avec une telle personnalité nous permet de l’apprécier pleinement.
Avec sa femme, Saru, ils ont fondé une école que nous
visiterons en seconde partie du programme. Ils nous accompagneront dans les
étapes suivantes de notre séjour népalais. Merci 1.000 fois pour cette prise en
main si amicale et si efficace. C’est exactement le genre de rencontres que
nous espérions sur « notre route » et qui nous facilitent la
perception et l’organisation de notre périple.